- FEAT - nom de célébrité Poste vacant : non

21 ans ● né à Séoul le 00/04/1990 ● enchaîne les petits boulots pour payer son loyer ● 3ème année, Informatique ● marié à sa bibliothèque ● hétérosexuel ● SNU Students addictions Tatouages ● Piercings ● Alcool – le cidre, ça compte ? ● Drogue ● Autres : heureux membre des A.A. (Abrutis Anonymes)

« Omma… tu pleures ? »
« Non, babo. J’aide juste à remplir les océans. »
« T-Tu sens bizarre… »
« Ah, ça ? Ca, c’est l’odeur de l’alcool, mon ange. C’est âcre et ça donne la nausée. Quand tu seras grand, tu apprendras que c’est là, le parfum de la tristesse. »

C’avait commencé par des pleurs tous les soirs. Elle les avait d’abord étouffés dans son oreille. Mais au fil des jours qui lui faisaient perdre tout espoir et toute pudeur, les barrières qui jusque là l’entravaient cédaient peu à peu. Ses plaintes étranglées résonnèrent bientôt dans toute la maison. Un rien suffisait à les déclencher : un compliment quant à son mariage si parfait, une remarque vantant ce mari qui travaillait tant, qui sacrifiait tant… C’était l’ironie de toutes ces phrases creuses qui blessait le plus son orgueil d’épouse trompée. Pendant la journée, elle faisait pourtant mine d’encaisser. Son visage fatigué se parait d’un sourire modeste de femme au foyer et offrait au monde entier l’éclatante image d’une vie de famille comblée. Mais le soir, Maman Lee ne manquait jamais de s’effondrer. Le vernis de ses façons distinguées et de ses manières raffinées se craquelait. De longues traînées noires de mascara tâchaient peu à peu ses joues, tandis que la douleur continuait de distordre ses traits. Ce n’était pas beau à voir, c’était même très laid. Sur le seuil de la chambre de sa mère, petit Young Jae s’en voulait d’avoir de telles pensées. Aussi, comme pour se rattraper, il entrait et se rapprochait. Ses bras maladroits encerclaient timidement ces épaules que de terribles spasmes secouaient. Il l’enlaçait, il l’embrassait. En vain. Même la douceur de ses baisers ne parvenait pas à tempérer ses larmes amères et salées. Elles tarirent cependant : un beau jour d’été, Maman Lee avala d’un coup un flacon d’antidépresseurs dans son entier et ne pleura plus jamais. Quand on mit son cercueil en terre, il n’y avait plus que Young Jae pour sangloter.

« Hyung, tu viens pas à l’école ? Le chauffeur nous attend. »
« Fous-moi la paix, sale môme. Prends ton cartable et tes lunettes, puis débarrasse le plancher. »

C’avait commencé par des regards farouches et un peu méfiants. Quand on lui avait présenté pour la première fois son frère aîné, ce dernier lui avait fait l’effet d’un animal sauvage que rien, ni personne n’avait pu apprivoiser. Il grognait, il griffait. Tandis que Young Jae se laissait docilement habiller par ses gouvernantes, Jae Hwa n’avait de cesse de protester : tel costume était trop serré, telle chemise faisait trop efféminée. Au départ, on lui avait trouvé un peu trop de toupet : pour un bâtard, conçu au détour d’un voyage d’affaires, racheté à sa mère pour quelques billets, ce gamin se montrait un peu trop coléreux, un peu trop capricieux. Dans cette maison qui avait la largesse de l’accueillir, mieux aurait valu qu’il fasse profil bas et ne marche que sur la pointe des pieds. Il ne s’y résigna jamais, et cela finit par amuser. Sa force de caractère, sa verve et sa vigueur faisaient qu’on le préférait nettement à son cadet Young Jae, trop effacé, trop timoré. Certes, le pauvre petit éveillait parfois la pitié : avoir perdu a mère à un si jeune âge, connaître l’indifférence de son père, vivre dans l’ombre de son frère… personne ne pouvait le nier : sa situation n’était guère à envier. Cela expliquait sans doute pourquoi il gardait cet air perpétuellement rêveur et absent, le nez toujours fourré dans un livre – comme pour s’évader, comme pour oublier. Mais voilà qui n’aidait guère à briller en société.

« Mais dégage, j’t’ai dit. »
« Young Jae-ah, tu veux bien aller chercher Jae Hwa ? Ton père voudrait lui parler. »
« Dis, dis, dis… c’est vrai ce que les autres disent ? C’est ton hyung ? … T-Tu… Tu voudrais bien m-m-m’aider ? En fait, je le trouve super beau, super intelligent, super drôle. C’est un peu l’homme parfait, nee ? Alors… je comptais me… me déclarer… »

C’avait commencé par quelques phrases anodines, quelques gestes qui ne comptaient pas Il voulait plaire et sacrifiait tout pour un semblant d’affection. Papa Lee se remaria. Une, deux… cinq… huit fois. A son bras, se succédaient les épouses éphémères. Un jour, il s’agissait de l’une de ses anciennes secrétaires ; un autre, c’était une étrangère rencontrée lors d’une croisière. Aucun ne parvenait jamais à le satisfaire. Chaque nouvelle union s’acheminait vers un inéluctable divorce. Et pourtant, Young Jae accueillait toutes ces marâtres avec les égards que l’on devait à une vraie mère. Il se montrait serviable, mettait le couvert sans qu’on le lui demande, n’oubliait aucun de leurs anniversaires. Mais Jae Hwa les cajolait toujours plus efficacement ; c’était que lui, au moins, savait y faire avec les femmes. Celles-ci admiraient toutes sa beauté, son charisme, son assurance. Young Jae, au contraire, bégayait et rougissait dès que l’une d’elles s’approchait de lui. Elles l’appréciaient pourtant – surtout quand elles étaient plus âgées que lui. Comme un ami, comme un frère. Elles pouvaient le prendre dans leurs bras, le choyer, le bercer sans jamais se troubler, ni remarquer son cœur à lui qui battait. Fort, fort.

C’avait commencé par la simple envie d’être aimé. Cela semblait devoir finir avec la pure peur d’aimer.


Marionnette dont on aurait coupé les fils, Young Jae se perd en gestes maladroits et mal maîtrisés. Ses membres de pantins désarticulés manquent de souplesse. Il n’est pas rare que ceux-ci aillent jusqu’à l’embarrasser et le gêner. On dirait un petit Pinocchio. Certes, son nez ne s’allonge pas à chaque mensonge – comment cela se pourrait-il quand il ne sait que dire la vérité ? Mais toutes ses émotions se lisent sans difficulté entre les lignes de son visage. Ses joues s’empourprent bien trop aisément. Son regard noisette reflète chacune de ses pensées ; aussi demeure-t-il souvent baissé, fuyant tout contact visuel. Et comme si cela n’était pas assez, il faut qu’une foule d’autres tics viennent le trahir davantage : sa façon de remonter ses épaisses lunettes le long de son nez, la manière dont ses doigts fins s’entortillent dans ses cheveux châtains avec anxiété… Tout chez lui annonce le petit garçon timide et hésitant. Son incompétence avec le sexe féminin et avec les autres en général le prouve assez. Aussi préfère-t-il se réfugier dans ses livres et dans ses études – vaguement intello sur les bords, son manuel de chimie avancée est son meilleur ami, ses ouvrages de Keats et de Shelley ses plus fidèles alliés – leur poésie l’aide à rêver et nourrit son côté fleur bleue qui la laisse encore naïvement croire que l’âme sœur et la femme idéale existent. Son amour des sciences et des lettres en a fait un étudiant acharné, incapable de mener une conversation, mais toujours prêt à citer des statistiques pointues, élaborées par d’obscurs savants suédois. Ce n’est pourtant pas seulement sa soif de connaissance qui l’a toujours pousser à travailler d’arrache-pied pour ses examens. Des années à rester tapi dans l’ombre de son frère ont distillé en lui une irrépressible envie de faire ses preuves et un soupçon de jalousie. Là se trouve à la fois sa force et sa faiblesse ; un rien peut l’animer, le rendre passionné et survolté. Alors, il irait jusqu’à déplacer des montagnes si cela pouvait aider. Mais la moindre déception saura aussi le briser.

● Prénom/Pseudo;; Abby ● Âge;; 20 ans ● Sexe;; féminin ● Localisation;; Paris ● Possibilité de connexion; 3-4/7 ● Nb de ligne en RP;; une page word ● Comment connaissez-vous le fow;; j’ai suivi le petit poucet *sbaff* Et Amy m’a donné l’autorisation pour le DC ● Un dernier mot;; Ok by Amy